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DECRYPTAGE : À quatre jours du début de la COP30, l’industrie française s’est-elle mise au vert ?

Dernière mise à jour : 8 nov.

Les entreprises françaises se sont elles mises au vert ? PHOTO/Illustration/Pexel
Les entreprises françaises se sont elles mises au vert ? PHOTO/Illustration/Pexel

Alors que la COP 30 approche à grands pas, et que les plus grandes puissances se réunissent à Belém, au Brésil, pour tenter d'endiguer le phénomène du réchauffement climatique. Une conférence pour le climat sans les deux principaux producteurs de CO₂ au monde : les États-Unis et la Chine. La France sera représentée par Emmanuel Macron. À cette occasion, Planète Info s'est demandé si l'industrie française s'était mise au vert depuis les premières conférences.


L'empreinte carbone de l'industrie s'élève pour 2024 à 530 millions de tonnes. "Elle diminue de 3,4 % par rapport à 2023 et atteint son plus bas niveau depuis 1990", selon le site des Statistiques publiques de l'énergie, des transports, du logement et de l'environnement. Mais cette tendance à la baisse se confirme-t-elle ?


Lorsque l'on se penche sur la répartition des industries en France qui génèrent le plus de gaz à effet de serre, on observe qu'un industriel concentre à lui seul la plus grosse part d'émissions : ArcelorMittal et ses usines dans le Nord et le Sud. Un industriel spécialisé dans la métallurgie.



En 2023, Manuel Baude, statisticienne au service des données et études statistiques (SDES), décrivait la politique de la France en matière d'environnement.


"La France s'est dotée d'une stratégie nationale bas-carbone et de budgets carbone afin de mettre en œuvre la transition vers une économie sobre en GES. Elle se prépare également à un réchauffement de 4 °C d'ici 2100 par rapport aux niveaux préindustriels à travers un plan national d'adaptation au changement climatique." - Manuel Baude, SDES

Le plan national d'adaptation au changement climatique a été adopté en 2024 par la France. Il reconnaît que les activités économiques, en particulier les secteurs industriels, sont fortement exposés aux impacts du changement climatique (vagues de chaleur, sécheresses, inondations, etc.). Ces impacts menacent la continuité des chaînes d'approvisionnement, la sécurité des infrastructures et la compétitivité des entreprises.


Le plan vise à intégrer l'adaptation dans les stratégies des entreprises pour renforcer leur résilience et éviter la mal-adaptation (investissements non durables ou inadaptés aux futurs aléas climatiques).

Ainsi, nous avons identifié, parmi les données fournies sur le site data.gouv.fr, les 10 villes dont les usines sont les plus émettrices de gaz à effet de serre.

S’il apparaît clairement que l'industrie est le plus gros secteur d'émission en France, lorsque l'on classe ce secteur par catégorie d'entreprises industrielles, on remarque que ces émissions baissent depuis plus de 20 ans.



"Après une baisse marquée en 2023, les émissions industrielles n’ont reculé que de 1,4 % en 2024, une diminution liée avant tout au ralentissement de la production et non à des transformations structurelles des procédés", constate le Réseau Action Climat (RAC) en introduction de son troisième rapport, réalisé avec France Nature Environnement (FNE), sur les "50 sites industriels les plus émetteurs de gaz à effet de serre" de France, publié ce 18 septembre.


"Cette tendance confirme que la décarbonation engagée reste encore trop superficielle pour répondre aux objectifs climatiques." — France Nature Environnement.

Si le gouvernement se félicite d'une baisse de ses émissions depuis plus de 20 ans, la CGT qualifie cette baisse d'émissions "de trompe-l'œil".


L’industrie manufacturière, responsable de 17 % des émissions françaises, a réduit son empreinte carbone ces dernières années, mais cette baisse s’explique davantage par un ralentissement de l’activité que par des transformations structurelles. Parallèlement, la délocalisation massive de la production vers l’étranger a déporté une partie de ces émissions hors des frontières nationales, masquant ainsi leur impact réel.


"Si l’on tenait compte de ces importations, l’empreinte carbone nationale serait bien plus élevée. Le secteur résidentiel tertiaire (15 %) reste fortement émetteur en raison du chauffage au gaz et au fioul." — CGT France.

Emmanuel Macron se présentera donc lundi aux côtés de ses homologues de la planète, sans les deux plus gros producteurs de CO₂ du monde, la Chine et les États-Unis, se présentant ainsi comme un bon élève parmi les principaux dirigeants de la planète.


Arthur Bex et Adrien Favrie


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